✨ Enseigner, c’est partager. Pas monopoliser.

Cet été, j’ai repris le goût d’écrire sur mon LinkedIn de coach vocal. Mais je me suis dit que c’était quand même dommage d’avoir un site avec un blog… et de ne pas y partager tout ce qui me passe par la tête (et croyez-moi, il s’en passe, des choses ! 😄).

Le déclic du partage

Je reviens du congrès de l’AFPC-EVTA, l’Association Française des Professeurs de Chant, où je fais partie du conseil d’organisation du congrès (et je suis sur le point de rejoindre le CA 🎉). Ces trois jours me rechargent professionnellement à chaque fois. Et chaque année je me dis que c’est quand même génial de partager nos connaissances.

Mon côté naïf aime croire que c’est purement pour le plaisir de transmettre, mais je sais que ce n’est pas toujours évident pour tout le monde.

Enseigner, c’est partager (et non monopoliser)

J’avais déjà évoqué ce sujet sur LinkedIn, mais j’avais envie d’en parler ici aussi. Cette phrase, “enseigner c’est partager et non pas monopoliser un savoir”, c’est la mienne (et j’en suis fière 😄). Parce qu’elle résume une vraie évolution personnelle : il y a cinq ans, j’étais plutôt du genre à vouloir… monopoliser !

Quand partager devient une force (et non une menace)

Tout est parti d’une discussion avec une amie professeure de chant qui exprimait son désaccord (ou mécontentement je ne sais pas trop…) sur la formation d’une collègue, inspirée de celles qu’elle avait elle-même suivies.

Sa remarque m’a fait sourire. Parce que, pour moi, ce n’était pas un problème. Au contraire, je trouvais ça… plutôt cool 😬 (Et je ne l’ai pas jugée, car honnêtement, sa réflexion aurait très bien pu être la mienne il y a deux ou trois ans.)

Pourquoi ? Parce qu’à partir du moment où tu suis une formation, pratiques, payes, et es certifié·e ou diplômé·e, tu as intégré les principes. Et si tu les combines à ton expérience, ton style, ta personnalité, tu crées quelque chose d’unique.

Cela m’a également fait repenser à l’époque où j’étais étudiante.
Chaque année, les professeurs de chant en formation doivent observer d’autres professeurs pendant plusieurs heures…
Et croyez-moi, c’est vraiment difficile d’en trouver qui acceptent !

Si certains souhaitent simplement préserver l’intimité de leur cours, pour d’autres, les raisons sont toutes autres.

Je me souviens d’une réponse que j’avais reçue :

« La pédagogie est le résultat d’un cheminement personnel coûteux en termes d’investissement financier (cours de chant, stages, masterclass, école payante)… »

Et de ce fait, ce professeur ne souhaitait pas accueillir de stagiaire gratuitement.
Il n’était pas le seul, mais au moins, lui avait eu l’honnêteté de l’expliquer. Beaucoup n’acceptent pas par peur du jugement, mais ceci est un autre sujet !

Un autre m’avait même proposé de payer pour regarder des cours filmés ! 😅

Copier n’est pas créer, mais s’inspirer : oui !

⚠️ Copier-coller une formation, une méthode ou un texte → c’est du plagiat.
Mais transformer ce qu’on apprend, le mettre à sa sauce, y ajouter ses outils et sa sensibilité → c’est ça, la pédagogie vivante.

Enseigner, c’est aussi accepter que le savoir qu’on transmet ne nous appartienne plus. Je l’ai appris de quelqu’un, qui l’a appris de quelqu’un, et ainsi de suite…

Et c’est ça qui est beau : chacun se l’approprie, le transforme, le fait évoluer. C’est comme ça que la pédagogie avance (ça n’empêche pas qu’on peut citer nos sources hein ! 😇 )

Le monopoliser, ce serait comme une graine qu’on garde dans une boîte au lieu de la planter 🌱 (oui, je suis toujours fan d’images 😉)

Le savoir circule, et c’est tant mieux

Aujourd’hui, j’ai la chance de former des professionnels de la voix : chanteurs, orthophonistes, professeurs de chant, chefs de chœur… Et je sais (et j’espère) qu’ils réutiliseront certains de mes outils.

Parce qu’au fond, ces outils ne sont que rarement “les miens” : je les ai adoptés, adaptés, enrichis, parfois détournés.

Beaucoup de ces outils me viennent de la formation Chant Voix et Corps, créée et dirigée par Emmanuelle Trinquesse, une pédagogue incroyable (qui m’a beaucoup appris, justement, sur le fait de ne pas avoir peur de la concurrence, sur la notion de partage. D’ailleurs tous les ans, elle organise les « updates » avec les anciens profs de sa formation pour que nous restions tous informés des nouveautés et que chacun partage un savoir faire. C’est très inspirant ✨)
Mais aussi des innombrables formations, stages, cours, rencontres, vidéos que j’ai pu suivre ou regarder.
Par exemple : le travail sur le rythme et les mélodies de Frédéric Peñas, les harmonies et vibes d’Amandine Le Laurent (et la douche de compliments, on en parle ? 😅), la paille du Dr Benoît Amy de la Bretèque pendant ma rééducation, le soundpainting pendant ma formation avec Éric Chappelle (chez Amandine), les outils de techniques vocales de Vocal Up par Myriam Chatelain, la manière d’expliquer d’Amandine Perriot qui m’a donné quelques fabuleux cours de chant, le modèle Estill avec Sandrine Gouttebel, ou encore les Ice Breakers avec Mathis Capiaux…

Quand je donne un cours, je puise dans cette immense boite à outils que je me suis créée depuis maintenant 6 ans et qui mélange tellement de méthodes, de façons d’aborder des techniques… et pour la plupart, ces personnes n’étaient bien souvent pas à l’origine de ce qu’ils enseignaient.

C’est aussi pour ça que j’ai rejoint le comité d’organisation du congrès AFPC-EVTA France, une association qui valorise la formation continue et la transmission entre pairs.

J’ai aussi envie de saluer l’initiative du collectif Sing and Scream, qui a créé une plateforme gratuite de ressources vocales, en chant clair et en saturé : une vraie pépite (et des profs au top 🔥).

Et bien sûr, sur YouTube, Instagram ou TikTok, on trouve une infinité de contenus : vidéos pédagogiques, conférences, recherches en phoniatrie… Il faut savoir faire le tri, oui, mais c’est une mine d’or gratuite !

Alors pourquoi vouloir monopoliser un savoir… qu’on n’a généralement pas inventé ?

Oui, j’ai déjà râlé. Et c’est humain !

Je ne vais pas mentir : quand j’ai débuté, avec peu d’élèves et beaucoup de syndrome de l’imposteur, j’ai moi aussi pesté contre des collègues 😅 (Si tu te sens visé·e, toutes mes excuses : des heures de lecture d’Accords toltèques sont passées par là depuis !)

Quand je voyais :
👉 une technique que j’avais déjà partagée reprise sur les réseaux,
👉 un post quasi identique au mien,
👉 ou une chorale chanter une chanson que j’avais aussi choisie…

ça me faisait rager !!!

Mais aujourd’hui ça me passe complètement au-dessus. Parce que si quelqu’un s’inspire de mon contenu, c’est peut-être qu’il me perçoit comme une experte, et c’est plutôt flatteur 😉

Et puis, soyons honnêtes : je ne suis pas le centre du monde de la technique vocale, ni la seule à avoir certaines idées ! Parfois, on pense juste la même chose… au même moment.

Ce qu’on ne peut pas copier : la personnalité

On peut s’approprier mon contenu, oui. Mais pas ma personnalité, ni mon énergie, ni ma manière de transmettre.

Et c’est justement ce qui attire mes élèves : ma sensibilité, mon humour (et mes blagues pourries 🤡). Parce qu’au final, on ne peut pas plaire à tout le monde — et heureusement !

Ce que je crois aujourd’hui

• ✅ Enseigner, c’est transmettre sans rétention.
• ✅ Les élèves viennent chercher un savoir, mais aussi une personnalité.
• ✅ L’apprentissage est sans fin : se former et réutiliser ce qu’on apprend, c’est nourrir sa pédagogie.

La vraie question n’est donc pas :

“D’où vient ce savoir ?”

… mais plutôt :

“Qu’est-ce que j’en fais, et comment je le transmets à ma façon ?”

En conclusion : le savoir n’est pas une propriété, c’est un flux

Partager ses connaissances, c’est contribuer à un mouvement plus grand que soi (c’est beaaaau non ? 😬) Et dans nos métiers de la voix, ce flux vivant, c’est ce qui nous relie, nous élève et nous inspire.

Voilà pour ce petit partage autour de la pédagogie et de la transmission 💫 Et toi, dis-moi : 🎤 Tu es plutôt de la team “je transmets” ou tu as encore un peu de mal à lâcher ?